Les typos comme le graphisme suivent des modes, s’inscrivent dans l’air du temps et expriment l’âme d’une époque…
Après l’hégémonie des typographies dites « linéales » – Helvetica, Futura, DIN, Gotham… pour ne citer qu’elles – qui marquent plus d’une décennie de flat design, de sobriété, d’un « less is more » qui caresse l’idée d’une certaine universalité, reviennent en force dans le paysage de la communication, les typographies dites « garaldes » aux assises triangulaires.
Comme un éternel retour, autrefois délaissées mais aujourd’hui appréciées pour leur distinction ou leur sérieux, ces typos offrent un supplément d’âme à l’écriture du support, d’une affiche ou d’une marque, offrant un peu de baroque dans l’univers épuré des écritures linéales, ainsi qu’un un nouveau terrain de jeu pour les graphistes. Car c’est sûr, les garaldes ont du caractère !
Comment différencier les typos ?
Classées en 4 grandes familles, les typos sont appréciées selon la forme de leurs empattements :
_ les garaldes (ou elzévirs) pour les polices avec empattements triangulaires qui créent un contraste net entre les pleins et les déliés ;
_ les didones qui se caractérisent par des empattements rectilignes et des déliés d’une extrême finesse ;
_ les égyptiennes (ou mécanes) aux empattements rectangulaires, typiques du goût anglais ;
_ les linéales ou antiques (également appelées grotesques) qui désignent les polices sans empattement.
Des typos qui ont du chic
Et parmi ses consœurs, les garaldes sont des typos particulièrement élégantes. Ses empattements qui se prêtent aux volutes et aux ornements expriment l’inventivité de la Belle Epoque et inspirent l’épanouissement de l’homme moderne du mouvement Art nouveau .
Des lettres d’imprimerie
On retrouve les garaldes tous les jours dans nos journaux, tels que le New York Times avec la typo Times ou plus près de nous, la typo « Le Monde » , police éponyme du fameux quotidien dessinée sur mesure pour remplacer la Times, justement. Des typo sérieuses aux lignes étroites, si lisibles qu’elles permettent une écriture en petits caractères.
Typos qui nous sont familières, les garaldes investissent aussi les pages des livres de poche en police Garamond, la typo de l’imprimerie par excellence et forte de près de 500 ans d’histoire, qui même au corps terriblement minuscule reste singulièrement fluide et ultra lisible grâce à ses lignes contrastées.
Elles s’installent également dans nos liseuses en typo Bookerly, créée spécifiquement pour Amazon en 2014, pour sa nouvelle génération de Kindle (autrefois en typo PMN Caecilia, de la famille des mécanes), qui renouvelle et renoue avec l’expérience visuelle « d’antan » de la lecture de nos livres papier.