Quasiment plus personne n’en envoie même si on se promet chaque été de le faire. Et pourtant, quelle joie d’en découvrir une dans sa boîte aux lettres ! La carte postale est-elle en mode survie ?
D’abord il y a Yvon
Leader français de la carte postale avec sa signature « à la main » en guise de logo. Quatre petites lettres qui composent le diminutif de Pierre-Yves Petit, le photographe qui a monté la célèbre maison en 1919. Entreprise familiale passée en 1956 sous la direction de la famille d’imprimeurs Draeger, avant de fusionner avec Hallmarks France il y a moins de 10 ans. Yvon aujourd’hui, c’est encore 6 000 références dont une part significative de ces images de France est renouvelée chaque année sur les tourniquets devant lesquels on s’arrête encore.
Point de mauvais goût ici !
Nous n’approfondirons pas le sujet des cartes « trop moches », car le mauvais goût « n’est pas » Luciole ! En cherchant bien sur le trottoir des Maisons de la Presse ou autres criardes boutiques à touristes de votre destination de vacances, vous saurez de quoi on parle et vous ferez votre propre idée, quand les chats, chiens, poneys et dauphins (et nous n’irons pas plus loin, il ne manquerait plus que cette news parle de fesses !), envahissent les présentoirs… Avec cette petite couche pailletée assez kitch qui vient justifier le prix de ces horreurs en papier. La découpe en forme de cœur est aussi un must.
Design et fraîcheur sur papier
Pour revenir à ce que nous aimons, quand il s’agit de faire preuve d’un peu d’audace, de simplicité, de choix de couleurs ou de typographie, c’est sur un éditeur très confidentiel de cartes postales que nous sommes tombés cet été, et sous le charme aussi !
Bilpaper « carterie de la mer » est né sur une toute petite île bretonne — Hoédic — sous le crayon (et un peu de Photoshop et d’Illustrator) d’une architecte de formation, qui aime contempler la nature dans laquelle elle puise son inspiration, tout en vouant une certaine admiration au design scandinave et au vintage.
« J’imagine toujours un nouveau graphisme exactement comme si je dessinais un plan. La rigueur de l’alignement, l’équilibre des pleins et des vides et la nécessité des espaces blancs. »
Céline Bilquin
Passion quand tu nous tiens…
Cette artiste de la carte postale a adopté ce support épistolaire comme un nouveau langage, pour rêver et « faire rêver de grands horizons ». Mais aussi pour inviter à communiquer avec le sourire, rendre la vie plus douce, plus pétillante, plus lente aussi !
Quand choisir une carte, l’écrire « à la main », trouver un timbre et une enveloppe — quand la main est trop bavarde ! —, avant de l’envoyer et donc de la glisser dans cette fameuse boîte jaune qu’on cherche comme un trésor dans notre lieu de villégiature, c’est faire le choix d’un temps bien plus lent qu’un message sur WhatsApp. Quand il ne s’agit pas d’une photo vite légendée à coup de ##### sur un réseau ouvert à tous vents !
« Tu n’as pas reçu ma carte ? Pourtant j’en ai posté plein ! Sur Insta… »
Céline Bilquin aime les papiers japonais (comme nous !), les aéroports (comme nous !), les visites chez son imprimeur (comme nous !) et le Gin tonic (comme moi).
Motifs + couleurs = sérénité
Découvrir son univers coloré, sympathique et d’une grande simplicité graphique, d’inspiration japonaise, bretonne ou architecturale, c’est plonger dans la Bretagne qu’on aime, fraîche comme une baignade à Houat ou Hoédic avant de s’offrir un tourteau, un homard ou un beau bar au coucher du soleil. En laissant le temps ralentir et l’esprit s’apaiser, pour renouer cet été avec plus de sérénité.
Source : Bilpaper, Carterie de la mer