La célèbre Foire Internationale d’Art Contemporain qui attire à Paris depuis 45 ans les amateurs et collectionneurs a-t-elle un intérêt pour les designers que nous sommes ?
Objet de curiosité
Qui n’a jamais arpenté les allées de la FIAC sous la magnifique verrière du Grand Palais n’aura qu’une vision parcellaire — à travers le prisme journalistique ou les images postées sur Instagram — et ne prendra pas toute la dimension de cette incontournable « messe » parisienne de l’art contemporain qui rayonne dans toute la capitale avec des installations dans la rue et « hors les murs ».
Car il règne sur ce salon, qui rassemble les plus grandes galeries du monde, une atmosphère assez particulière. Les visiteurs viennent de tous horizons mais avec des objectifs bien différents : le simple curieux croise le journaliste en quête d’images et de « belles ventes », l’amateur d’art côtoie le collectionneur et tous y trouveront matière à satisfaction, à défaut d’une œuvre à acquérir !
Les galeries sortent à la FIAC le grand jeu, mais on dit aussi qu’elles ne prennent plus les mêmes risques qu’avant. Elles sont là pour vendre et notamment pour séduire et approcher de nouveaux clients, et non pas (ou plus) pour faire fuir le visiteur !
Une source d’inspiration
Véritable laboratoire d’images en volume, en mouvement et plus simplement en lumière quand le soleil irradie cet espace centenaire hors du commun, la FIAC offre ce qu’on vient y chercher : une certaine idée de la beauté, des émotions, de l’éclat, quelques rejets aussi mais qu’on apprend vite à apprivoiser. Les galeristes sont d’ailleurs de très bons guides pour progresser dans la compréhension d’une œuvre ou mieux saisir la démarche d’un artiste.
L’œuvre un peu inaccessible au commun des mortels est plus rare, car l’époque n’est plus à « choquer » ou à « faire du bruit » avec une œuvre hors de prix dont le public se demande ce que l’on peut bien lui trouver mais bien à faire en sorte que l’œuvre rencontre son futur propriétaire.
On se laisse vite séduire par cette concentration d’œuvres et qu’importe le prix quand on n’est pas là pour « investir », si l’émotion est là ! Nombreuses sont les pièces devant lesquelles on s’attarde, pour le « plaisir des yeux », pour tenter de saisir l’intention de l’artiste ou parfois, pour comprendre pourquoi tant de personnes s’arrêtent devant !
Et Luciole, à travers les yeux de son directeur de création (DC), vient y puiser des signes, des formes, des couleurs et certainement des idées et concepts un peu fous qui demain nourriront l’imaginaire de l’agence.
Coup de cœur du DC
Les perles de verre de Jean-Michel Othoniel font partie de ces indémodables qu’on aime retrouver à la FIAC. À l’image de la célèbre station de métro du Palais Royal, voisine de nos bureaux.
Galerie Perrotin
Démarche toute aussi minimaliste d’un artiste plus contemporain — Didier Fiúza Faustino — qui sur une toile grand format rassemble deux plaids de « première classe » ou de « classe affaires » appartenant à des compagnies étendards de pays pas forcément très amis… Quand une couverture jaune fluo d’Emirates recouvre partiellement un plaid de la compagnie El Al dans des tons chauds, l’ensemble devient une œuvre conceptuelle et géométrique d’une grande force esthétique. Ah, s’il y avait eu un grand mur blanc disponible à l’agence…
Galerie Michel Rein
Plus connue du public, la Galerie Kamel Mennour présente à nouveau une œuvre singulière d’Anish Kapoor d’un rouge profond devant lequel on s’arrête irrémédiablement comme pour mieux en sentir l’intensité et la profondeur, difficile à apprécier quand on est face à ces deux sculptures tout en rondeurs.
Lieu de rencontre, lieu d’échanges
Le vendredi matin est un jour plus calme, moins « grand public » et la visite n’en est que plus agréable. On serait venu pour la FIAC, mais on a été heureux d’y avoir été invité par Torraspapel Malmenayde (TPM), distributeur de papier — et client de l’agence — qui avec sa présence très pertinente en qualité de partenaire de la FIAC continue d’asseoir sa légitimité sur les papiers de création.
Il ne s’agissait pas seulement d’un évènement intime et réussi dans un joli salon du Grand Palais, mais avant tout d’un partenariat intelligent avec l’institution artistique dont TPM fournit le papier pour la réalisation d’un très beau catalogue 2019 : unNatural Evolution fabriqué par Cordenons, un papier soyeux et d’une excellente imprimabilité, qu’on connaît bien, même très bien, car nous le proposons à nos clients depuis près de 15 ans !
Merci à notre client pour cette délicate attention et cet évènement réussi. Luciole n’a pas fait de folie cette année — point de sculpture monumentale à placer dans votre cour privée, quel dommage ! — à l’exception d’une acquisition bien plus populaire : Daniel Buren signe cette année le packaging éphémère des boîtes de Vache qui rit. Nous en avons acheté 3 pour la modique somme de 15€, qu’à la FIAC on aurait bien payé en dollars ! 😉