Lancé officiellement vendredi dernier dans les salons de l’assemblée nationale, l’aurore est un tout jeune think tank, républicain et progressiste.
Avec ce projet né le 29 juin dernier mais mûri depuis plusieurs années, Gilles Clavreul — ancien délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), cofondateur du Printemps Républicain — croit à la nécessité d’entreprendre un travail intellectuel de fond et de porter le regard loin.
Pour Jean Glavany son président, il s’agit d’un lieu de réflexion qui répond à « une nécessité de travailler pour
nourrir le débat d’idées et de réflexions », loin des petites phrases et autres tweets très spontanés.
« L’Aurore, vient du journal dirigé par Clemenceau, mais surtout du besoin de travailler sur le fond et doter le débat public, loin de l’émotion et du spectacle ».
L’aurore est un think tank indépendant : il n’est affilié à aucun parti, aucune personnalité, ni aucun organisme public ou privé. Son seul agenda est de nourrir le débat d’idées. Pour redonner souffle et ambition au modèle républicain.
Une communication exclusivement « textuelle »
Approchés par son fondateur il y a quelques mois, nous nous sommes investis avec beaucoup d’intérêt dans cette demande assez particulière — il ne naît pas un think tank tous les jours ! — car il s’agissait de créer une identité visuelle qui puisse bien sûr répondre à la demande et porter l’ambition de ce projet, mais avec cette idée de ne trop en faire, fidèles que nous sommes au fameux « Less is more » de Mies van der Rohe. Mais suffisamment pour susciter l’intérêt des lecteurs et futurs visiteurs du site, sans jamais que la graphisme ne prenne le dessus sur le message. Nous souhaitions, en substance, que le fond domine la forme afin que les mots soient plus forts que l’image que l’on peut leur adjoindre !
Mais comment illustrer ces idées et ces textes parfois longs, sans tomber — comme d’autres think tank — dans la quête d’images à la symbolique et au sens discutable, tant les sujets sont pointus, dans des banques iconographiques, souvent américaines ? On connait la force de l’image, et c’est d’ailleurs bien tout le problème quand l’ambition de L’Aurore est de diffuser « des mots » réfléchis et bien ordonnés.
Assez rapidement l’idée s’est imposée que les mots pouvaient devenir « image(s) » — qui suit un peu l’agence connait notre amour de la typo — pour apporter, par le travail typographique des titres et des textes, l’essentiel de ce vocabulaire composé exclusivement de lettres. Point d’image ni d’illustration : les « gris typographiques » jouent avec les blancs pour créer un univers singulier, reposant pour l’œil qui peut ainsi se focaliser sur le fond.
Un juste retour aux fondamentaux, quand la presse quotidienne ne jouait justement qu’avec les lettres de plomb pour monter ses « Unes », à l’image du célèbre « J’accuse » d’Émile Zola à la Une de L’Aurore, un 13 janvier 1898 dans ce journal créé par Georges Clemenceau et dont le jeune think tank assume totalement la référence.
Porter haut les messages
Outre un site internet destiné à devenir une bibliothèque d’idées, de réflexions et de contributions, et les quelques images sur les réseaux sociaux, Luciole a imaginé une plaquette de présentation au format poche, imprimée sur une antique presse Letterpress de chez Heildelberg afin que les caractères — exclusivement noirs — marquent la matière de leur empreinte, comme nous souhaitons à L’Aurore de marquer les esprits de ses mots !
Et si Luciole aura très modestement contribué à habiller graphiquement ce club intellectuel de haut vol, il semblerait que les bonnes fées se soient déjà penchées sur L’Aurore, si on en croit les données statistiques du week-end. 48 l’heure après son lancement, L’Aurore est suivi sur Twitter par près de 1 500 abonnés ! Joli score qui confirme la pertinence de réflexions de fond et l’attente qu’elles suscitent, dans un monde qui va vite et où les médias relaient sans cesse le moindre écart de langage, quand on aimerait qu’on nous parle plus souvent de belles et grandes idées.
Amoureux des mots, des belles idées et de la typographie, nous ne pouvons que saluer ce lancement et encourager une telle initiative. Et remercier les fondateurs de L’Aurore de cette précieuse confiance qu’ils nous témoignent.
www.laurorethinktank.fr