Cela ne vous aura pas échappé, nos cités se transforment à grande vitesse pour accueillir de nouveaux usages moins carbonés. Si le Covid est passé par là, le design n’a pas attendu le confinement pour en faire un joli terrain de jeu !
Montre-moi le chemin
Les pouvoirs publics s’emballent pour la petite reine, d’Anne Hidalgo à Paris, la « bétonneuse » de voies cyclables et piétonnes qui fait du bien à nos poumons et contribuera probablement à faire reculer le bruit comme les émissions de CO2 dans la capitale. Qui n’a jamais rêvé de descendre la sublime rue de Rivoli baignée de soleil peut dorénavant s’y promener, c’est Anne qui l’a fait !
À Valerie Pécresse qui s’appuie sur les associations de cyclistes (Collectif Vélo Ile-de-France) pour dessiner la nouvelle carte du… RER V ! Réseau Express Régional à Vélo. Malin. Chacun y va de sa nouvelle carte pour démontrer que se déplacer à deux roues et sans moteur est à la portée d’une majorité de Franciliens, bien loin des commentaires acides sur les réseaux sociaux des accros du volant qui ne voient que nuisance et ralentissement dans ce nouveau mode de transport.
Un petit aller-retour à Copenhague ou à Londres s’impose, pour comprendre que la machine est enclenchée et que ce qui est bon pour ma ville est bon pour ma planète, mais aussi pour ma santé !
Dessine-moi un vélo
Si les indémodables Cycles Peugeot, et pour certains en parfait état de marche malgré leur grand âge, foulent de leurs fines roues à rayons le pavé entre les mains de nostalgiques et autres amoureux d’antiques bicyclettes qu’auraient enfourchées Claude et son Club des 5, plusieurs acteurs ont pris pied sur ce juteux marché, avant même que la crainte de prendre les transports en commun post-confinement ne fasse exploser les ventes.
La Moustache, c’est hype !
Le premier Français à avoir mis récemment dans le design de cycles son grain de sel, c’est Moustache ! Ou l’histoire de deux passionnés qui créent leur premier vélo dans un garage des Vosges. Ça sent plus l’image d’Épinal californienne que le sapin et le bon bois des Vosges ? Avec un de leurs modèles dessiné par Philippe Starck il y a plus de 6 ans et des objectifs de production de l’ordre de 100 000 vélos en 2020, on retire le casque et on salue la PME. Avec 45 km/h pour le modèle « speed », il y a de quoi défriser la moustache du chevelu resté sur sa Harley au feu rouge ! On aime la version « Snow » équipée d’une peau de bête de série !
Coleen, la cool attitude
Mixer ancien et moderne c’est possible, si on en juge par le design intemporel de cette belle monture made in France imaginée par le génial Jean Prouvé en 1940 et sa belle poutre apparente (celle du vélo, bien sûr ;)). L’objet revisité cache donc une batterie dans la fameuse poutre, mais pour rouler si bien paré, il faudra allonger les billets ! Avec Coleen, le seul carbone que vous imposerez à nos cités sera entre vos jambes !
VanMoof, un vélo bien plus beau que son nom !
L’audacieux et jeune fabricant hollandais diffuse un vélo high tech connecté avec une batterie invisible (cachée dans le cadre), qu’on s’arrache à New-York, à Londres et à Paris… Et pas seulement sous l’angle d’un discours presse bien rodé quand les journalistes parlent de « la Tesla du vélo » (et c’est Forbes qui le dit). Mais curieusement, avec un « pricing » ciselé comme une fourche en carbone, on peut se prendre à rêver d’acquérir cette belle bête pour un budget guère plus élevé qu’auprès de la marque grand public aux magasins bleus, ou presque. Avec le billet de 500 € offert par Valérie (voir plus bas), le magnifique engin sort à mois de 1 500 €. Pas mal !
Angell, un ange passe…
Et fort est à parier que nous en verrons beaucoup à la rentrée. De Meetic à « coup de foudre sur la piste cyclable » (qui ferait un très bon titre pour la Collection Harlequin), le célèbre entrepreneur audacieux a eu le nez creux. Après avoir confié son site de rencontres à d’autres. Marc Simoncini qui laisse depuis longtemps trainer son chéquier dans pas mal d’incubateurs, s’est amusé à créer un très beau vélo électrique, bien pensé, bien dessiné et made in France. Côté design, on a affaire à un des meilleurs, en la personne d’Ora-Ïto. Souvenez-vous, il s’était lancé tout jeune avec un énorme coup marketing, en diffusant sur le web un de ses dessins d’un sac Louis Vuitton au design futuriste, tellement réaliste que les riches clients le réclamaient en boutique ! Côté fabrication, direction la Bourgogne car le partenaire industriel s’appelle SEB. C’est bien !
Cruiser urbain
Vous rêvez de posséder un bicycle américain de couleur pop et de pédaler casquette en arrière comme dans un movie des années 80 ? Pas de chance, le Gorille est Français, mais si vous l’emmenez sur Santa Monica ou sur la Promenade des Anglais, ce sera tout comme. Et avec ses grosses roues, vous pourrez même filer sur la plage en respectant la consigne « plage dynamique » selon laquelle on a le droit de courir, de rouler, de se baigner, mais pas de s’y poser ! Paris Plages, ça marche encore ?
Mini-scooter de banlieue ?
Allez hop, un dernier pour la route. On peut jouer au « cador » et supprimer le « motor » ! Avec le Super 73 ZG White made in US et son petit vélo bien costaud qui rappelle ceux de notre enfance « à grosses roues » ou encore les fameux petits engins bien bruyants à la sortie des lycées… Aujourd’hui, le moteur, c’est vous !
Le million ! Le million !
C’est la Région Île-de-France qui s’y colle et non sans une certaine audace financière bien supérieure au million ! Un chèque de 500 € pour tout achat d’un vélo électrique. Voilà un dispositif très encourageant pour laisser son carrosse au garage et se mettre à pédaler tout en étant aidé par la fée électricité et par la fée Pécresse. Belle politique publique qu’on ne peut que saluer. Un jour que je m’étonnais auprès d’un client à Shanghai de la green attitude ces si nombreux Chinois équipés de scooter électriques, loin des clichés de villes embrumées. Il m’avait répondu de manière très pragmatique : « comme c’est subventionné, c’est moins cher qu’un scooter à essence, donc tout le monde en achète ! ». CQFD.
Une recette 100% digitale
Un site web bien pensé et « en 3 clics », des vidéos « trop stylées » et qui font « trop envies » ici et ici. Un partenariat avec de bons industriels bien de chez nous, des investisseurs ou des distributeurs et hop, les précommandes s’envolent !
Qu’il s’agisse de leur communication sur les réseaux sociaux (et Facebook en tête), de sites responsives très ergonomiques avec commandes et date de livraison en live, mais aussi de leurs business-modèles qui mêlent achat, location, forfait de SAV et prêt de vélo en cas de vol, l’industrie de la petite reine est très clairement bousculée par l’arrivée des nouveaux acteurs. Start up au nez creux ou inventeurs bien conseillés, l’expérience est très concluante et invite à franchir le pas en quelques minutes !
Ready ?
Vous n’achetez pas qu’un vélo…
À 70 € environ par mois en location, on n’est pas loin du Pass Navigo et vu comme ça, on annulerait bien la salle de sport par la même occasion pour investir dans un grand poncho étanche et s’offrir deux séances de « cardio » par jour ! Saupoudrez le tout de RSE et d’engagement responsable, et vous disposez d’un magnifique produit pour repenser vos trajets tout en améliorant celui de vos compatriotes.
Et Luciole, ça roule ?
Plutôt oui. L’abonnement Vélib’ est offert à chaque collaborateur depuis déjà 10 ans et ils se laissent convaincre un par un, mesures franciliennes après mesures parisiennes et d’ici peu, nos kilomètres à bicyclette se compteront par milliers ! Avec toujours cette petite crainte de la conduite à Paris, mais qu’on se rassure, la fée Anne fait disparaître les voitures de nos rues à coup de baguette magique.
Sources et copyright
https://moustachebikes.com/ – https://coleen-france.com/index.php – https://www.vanmoof.com/fr – https://angell.bike/ – https://www.gorille-cycles.fr/ – https://www.weelz.fr/fr/ – https://www.vanmoof.com/news/en-US/media_kits – https://rerv.fr